Morsure

      Synopsis : Morsure raconte l'histoire d'Elise, une jeune lycéenne, gothique, en proie à d'horribles visions de mort qu'elle pensait avoir vaincue, mais qui réapparaîtront le jour de sa rencontre avec Léandre Garnier, un survivant de la seconde guerre mondiale. Lors d'une visite de courtoisie durant un cours de Français sur les événements marquants de l'Histoire, Léandre avouera avoir subi, lui et quelques membres de sa compagnie, à une expérience biologique orchestrée par le docteur Ludwig Plotze, consistant à donner une seconde vie aux cadavres. N'ayant que sa parole en guise de preuve, personne n'apporte de crédit à son histoire et Léandre se retrouve contraint de quitter la salle de classe. Elise quant à elle se laissera convaincre de la véracité de ses propos, ses cauchemars racontant l'histoire de Léandre vus par d'autres yeux. Quel lien peut-il bien y avoir entre un vieux fou et cette jeune fille que personne ne comprend ? Et si les morts pouvaient vraiment se réveiller ? Qui est le fantôme de cette petite fille ayant perdu un bras et qui rend visite à Elise dans ses cauchemars ? Il semblerait cependant que cette histoire ne laisse personne indifférent et que beaucoup cherchent à n'en laisser aucune trace...


J'admets ne pas être très doué pour la peinture...


      Anecdotes et explications : Morsure est le tout premier roman que j'écrirai. Toujours dans un souci d'originalité, j'ai construit celui-ci comme un chassé-croisé entre le passé de Léandre et le retour au présent en suivant Elise. Ainsi, le premier chapitre démarre au quart de tour par un petit groupe de soldats pénétrant un village français abandonné et entouré d'étranges fortifications, tandis que le second chapitre nous renvoit bien des années plus tard dans une salle de classe en compagnie de la jeune fille. Un fil rouge se construit donc de chapitre en chapitre, et ce jusqu'à la fin de l'histoire.
      Le personnage d'Elise m'est directement inspiré d'une fille qui fréquentait le même lycée que moi ( il me semble qu'elle s’appelait Anaïs ), et dont l'attitude gothique ne passait pas inaperçu dans un établissement     " pro " de région parisienne ( inutile de développer, votre imagination fera le reste, quoi que... )
      Léandre quant à lui, je l'ai trouvé en " plusieurs parties " sur un monument aux morts planté au milieu d'un cimetière. Un peu cliché comme anecdote mais véridique. Il me fallait un nom et un prénom pour un ancien combattant et quoi de mieux qu'un monument aux morts pour trouver l'inspiration ? J'ai une tendresse toute particulière pour ce personnage.
      La couverture est inspirée par la pochette de l'album Melissa du groupe Mercyful fate dont le charismatique leader King Diamond et l'ensemble de son travail reste indiscutablement l'élément moteur de mon inspiration. Nul doute que je publierai un article le concernant dans de prochains jours.
      Ce roman fera l'objet d'une ré-écriture pour le proposer ensuite en téléchargement.

      Extraits : Léandre : - Te souviens tu ? Nos balades le long des chemins de campagne, l’odeur des arbres et la bise légère caressant nos visages ? Tout cela semble appartenir au passé désormais…
- Bien sur que non, Ophélie… Regarde autour de nous, nous y sommes !!! C’est ton endroit préféré, le bord de la rivière. Je suis auprès de toi cette fois.
Le jeune homme marchait bras dessus bras dessous avec sa compagne le long d’un étroit sentier tracé à l’orée d’un petit bois. Longtemps il avait imaginé ce décorum, loin de la violence des hommes et des tourments de l’Histoire. Seul avec sa fiancée, il se délecterait de ces petits moments de bonheur. Le vent frais de l’automne faisait flotter la longue chevelure blonde d’Ophélie, une chaleur moite s’empara du corps de Léandre faisant perler de grosses goûtes de sueur sur son front, à mesure que le balancement de ses pas chassaient les feuilles mortes sur la route. Les arbres nus se tordaient dans tous les sens, donnant l’impression que ces squelettes géants riaient à s’en tenir le tronc devant le passage des deux amants.
Puis vint la brume, épaisse, brouillant la vue du jeune homme qui se frotta les yeux , ne remarquant que tardivement l’absence de sa bien-aimée…
- Ophélie ? Ophélie où es tu ? Réponds je t’en prie ! la voix étouffée par la panique, Léandre tourna plus d’une fois sur lui-même, comme dépourvu de tout repère.
Une petite flaque d’eau glacée jaillit de sous ses chaussures pour rapidement s’allonger en une longue étendue d’eau au bout duquel l’attendait la jeune fille, habillée d’un linceul blanc. Tout le paysage avait changé, abandonnant les couleurs de l’impressionnisme en faveur de la froideur hivernale d’une nature morte.
- Ophélie, mon amour, tu vas prendre froid…
- Te souviens-tu ? Léandre, te souviens-tu de tes choix ?
Il voulut répondre, mais n’en trouva pas la force. Et tandis qu’il s’apprêtait à avancer vers sa belle, une vague de sang haute comme deux hommes emporta Ophélie, sous des hurlements insoutenables…
On secoua l’homme en tout sens…
- Sergent chef Garnier ? Oh , Sergent !
…Qui se réveilla en sursaut, collant sa baïonnette contre la gorge de l’opportun.
- Mmmmfff, mmmmfff… sa respiration se faisait rapide et étouffée, comme si il venait de passer les dernières minutes de sommeil en apnée.
- Toujours ce même cauchemar ? dit un petit homme trapu au teint devenu soudainement livide, qui aida le militaire à se relever.
- Et de plus en plus réaliste… répondit Léandre Garnier, Sergent chef et meneur d’une poignée d’hommes d’action appartenant jadis à la quatrième compagnie,
envoyés en mission sous les insignes de la transmission.

                Elise : Transit de froid, la jeune fille courait le long d’un couloir obscur cherchant à saisir la poignée d’une porte qu’elle n’arrivait à atteindre. Des visages écorchés apparaissaient contre le papier peint aux motifs floraux, murmurant le prénom d’Elise de leurs voix déchirées. La sueur perla sur son front de fines gouttelettes à mesure où ses pas s’accéléraient. Des bras sortaient maintenant du plancher et des fenêtres pour tentés d’agripper ses jambes ou lui arracher ses longs cheveux. Dans sa folle course, Elise perdit un pant de sa robe puis, alors qu’elle sentit des mains sèches parcourir son corps et que tout espoir de fuite semblait vint, elle réussit dans un dernier effort à saisir la poignée couleur de bronze qu’elle tourna précipitamment afin de s’engouffrer dans une autre pièce.
Une petite fille se tenait au fond de celle-ci, agenouillée devant un coffre dont elle essayait de faire sauter la serrure, son unique petite main courait telle une araignée sur tout le cuir vieillit de la boite.
- Petite ? Hey, petite ! « c’est drôle, on dirait qu’elle me ressemble ».
La voix d’Elise résonnait avec ce même écho embrumé que l’on peut entendre dans un rêve tandis que ses pas soulevaient de véritable nuages de poussière, propulsés sous le poids lourd de ses Dr Martens.
- Petite, où sommes nous ?
La jeune fille s’approcha encore un peu plus, tremblante non plus de froid mais de peur lorsque l’enfant se leva d’un bon, se révélant à Elise être en réalité un corps sans visage.
Figée telle une statut, la petite fille désigna cette grosse boite rectangulaire de son index rose.
- Il faut que je l’ouvre ? demanda-t-elle alors que la petite fille hocha la tête par l’affirmative en guise de réponse.
Elise s’agenouilla à son tour devant le coffre et commença à gratter les serrures de ses ongles au vernis mauve écallé. Maltraitant comme elle le put les plaques de métal, celle-ci cédèrent de quelques millimètres et la boite émit soudainement un grognement macabre.
La jeune fille se redressa et prit la main de l’enfant.
- Viens, on s’en va ! cria-t-elle. Mais Elise mit un genoux à terre en hurlant lorsque la petite fille la retint, une force prodigieuse lui écrasant les phalanges. L’enfant, de ses petites ballerines, frappa la malle qui s’ouvrit dans un éclat de lumière aveuglant et le cri d’Elise résonna plus fort encore lorsqu’elle se sentit absorber à l’intérieur de la boite…

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