Laura

      Synopsis : Jervis Deviant, un garçon complexé par une malformation génétique se passionne pour l'exploration de lieux abandonnés qu'il décrit comme :
«  ...entrer dans la tête d'une personne dans le coma. Tout y est. Les souvenirs du passé, les traces d'une vie pleinement vécue, et puis un jour tout s'est arrêté... »

Mais qu'adviendra-t-il de lui lorsque, accompagné de ses amis, il décide de pénétrer un manoir lugubre répondant au nom de Laura, là où les murs semblent renfermer un terrible secret




      Anecdotes et explications : le thème du Vampire a toujours été une source d'inspiration. Guidé par autant de livres que de films comme Dracula de Stoker adapté par Coppola, L'ombre du vampire ou encore Entretien avec un vampire de Anne Rice, je voulais depuis longtemps créer ma propre histoire sur ce sujet, en effaçant les nouveaux codes " hollywoodiens " du bel éphèbe charmeur de demoiselle. Car non, le vampire n'est ( à mon goût ) pas fait pour être "aimé" au sens où on peut l'entendre. Ses pouvoirs sont avant tout un moyen pour lui de piéger ses victimes et arriver à ses fins. Dès lors, j'écrivais Laura en m'inspirant pour le physique du personnage de Sarah dans Le bal des vampires, interprété par Sharon Tate. En ce qui concerne l'aspect psychologique de Laura, j'essayai d'imaginer ce que pourrait devenir la Laura de Sheridan Le Fanu dans Carmilla ( que je considère comme l'ultime référence du genre ), si elle avait succombé au vampirisme. Tout ceci donna une nouvelle que j'ai pris beaucoup de plaisir à écrire.
      Laura, c'est aussi le nom d'un manoir abandonné, le manoir des Lavater.
      Dans le texte, il est question d'un groupe de jeunes gens adeptes de l'urbex. L'urbex ( contraction de " Urban Exploration " ) est une véritable passion qui consiste à s'introduire dans un lieu abandonné ( publique ou privé ) et à tirer les plus belles photographies possibles des lieux, objets et autres témoins du passé que l'on peut trouver. Comme je le dis dans l'introduction de Laura, cette passion est devenue une véritable drogue pour moi qui ne suis absolument pas un photographe en herbe... Je consacrerai d'ailleurs un article entier sur l'urbex dans ce blog, auquel j'ajouterai mes " clichés ".
      Le chapitre, Bunraku raconte comment l'un des protagonistes de mon histoire entre dans les vestiges d'un parc d'attraction. Et bien il est totalement autobiographique. Le 15/07/13, par un après midi ensoleillé, nous décidions mon frère et moi de retrouver les vestiges d'un parc d'attraction près de Courdimanche très connu des franciliens ( le 1er de France aussi ), Mirapolis. Mais avant d'approcher de la porte d'entrée, un camion passe devant nous et entre dans l'enceinte du parc. Comme il n'était pas question de faire demi tour, nous décidions de " longer " le parc afin d'y trouver une brèche qui nous permettrait d'entrer à notre tour. Elle semblait nous attendre. Haute de la taille d'un homme, je me faufilai au travers et foulai près de vingt-cinq ans plus tard le sol de Mirapolis. Je ne saurais l'expliquer de façon plus claire, mais je sentai à cet instant le véritable pouvoir des forces telluriques à la recherche du moindre détail à capturer. Du moins jusqu'à ce que mon frère ne m'alerte d'une nouvelle entrée. Après réflexion, nous décidions de nous rendre à l'entrée du parc pour demander au gardien de nous laisser le libre accès avant de nous voir confier que les deux camions présents dans le parc appartenaient à une escouade du G.I.G.N en exercice dans le parc qu'ils investissent, selon ses dires, fréquemment. À charge de revanche, nous y retournerons...

      Extrait : À son grand étonnement, la porte de la cellule s'ouvrit sans difficulté ni grincement, et plongea Jervis dans l'horreur de l'incarcération psychiatrique.
Des chemins de ronde sur trois étages, pas moins d'une soixantaine de cellules comme celle où il se trouvait, et une gigantesque fosse en contrebas.
Le jeune homme s'imaginait que les spectres de tous ces détraqués tournaient en rond dans cette fosse, et c'est gavé de médicaments qu'ils restaient là tels des zombies, dans leur « sortie quotidienne ». On avait sûrement vomi, pissé ou même pire sur le sol, mais le seul parfum qui s'élevait à travers le bâtiment et jusqu'au plafond, composé du même grillage tressé comme celui d'une volière, était cette odeur poisseuse d'humidité.

Au secours...

Un murmure d'outre tombe saisit soudainement les tripes de Jervis. Terrifié, il se précipita au bord de la fenêtre, agrippant avec force la mousse qui y avait poussée tout autour. Personne. Tristan avait déserté les lieux, peut-être attendait-il devant la porte d'entrée qu'on daigne lui ouvrir. Un vent de tempête s'était levé et renvoyait les appels à l'aide de Jervis qui s’époumonait. Sauter, alors ? Impossible. La tonne de gravats qui gisait quelques mètres plus bas pourrait lui coûter une cheville, mais c'est la solution qu'il aurait choisi si il avait aperçu l'ombre qui glissait dans son dos, le long du couloir.
Les fortes bourrasques soulevaient le tapis de feuilles, tourbillonnant à en pousser le garçon de la cellule.

Pitié, non...

La voix spectrale résonnait à nouveau et une seule issue semblait à sa portée. Si ses calculs étaient justes ( tout en espérant qu'ils ne le soient pas ), la cellule d'où provenaient les plaintes était celle la même que Tristan pointait du doigt quelques temps auparavant, celle de Marta Hamshire.

Aide moi...

Chaque craquement du plancher provoqué par ses pas, chaque carreau de fenêtre cogné ou brisé par la force du vent secouait le cœur de Jervis qui ne demandait qu'à sortir de sa poitrine.
Mais rien ne l'avait préparé à ce qui allait suivre. Lorsque son visage pénétra dans la cellule, une jeune femme aux jambes nues les bras coincés par une camisole restait assise face à lui sur sa couchette à le fixer. Ses longs cheveux blonds débroussaillés se balançaient contre sa joue, soufflés par le vent ondulant à travers les couloirs. Les pupilles de ses yeux noircis par une dilatation extrême étaient secouées de nystagmus, et du sang jaillit de sa bouche lorsqu'elle se leva en hurlant, prononçant le nom du jeune homme d'une voix totalement surnaturelle.

Jervisss...

L'adrénaline lui montant trop précipitamment au cerveau, la vue de Jervis se troubla avant qu'il ne tombe à la renverse, son crâne heurtant de plein fouet le mur en béton.







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