Il fut autrefois

      Synopsis : Il fut autrefois est un recueil de quatre contes d'horreur.
                      Enter Sandman : Lucile, une jeune lycéenne à qui rien ne résiste, s'amuse depuis toujours des garçons en collectionnant les photos de ceux à qui elle refuse une aventure. Un seul jusque là a toujours résisté aux avances de la jeune fille, Edward. Contrairement à Lucile, ce sombre garçon collectionne les photographies de "non vie". Un jour que la jeune fille et ses deux amies, Jessica et Emily, secoue le pauvre Edward, celui-ci propose à Lucile de rencontrer son cousin : le Marchand de Sable. Sans parvenir à résister à la tentation d'accrocher un tel trophée à son tableau de chasse, Lucile accepte de le rencontrer malgré les mises en garde de ses amies. Le Marchand de Sable viendra donc chaque nuit raconter une histoire magique, jusqu'à ce que Lucile brave l'interdit et tombe amoureuse de lui....

                      The Memory Remains : Vincent est un jeune homme mal dans sa peau qui, faute de se sociabiliser, s'accroche à son journal intime à l'intérieur duquel il note scrupuleusement chaque émotion. Ses joies, ses peines, ses noirceurs. Tandis que celles-ci prennent de plus en plus de place entre les pages du précieux ouvrage, Vincent va faire la connaissance de la belle Elina, pour laquelle le jeune homme vouera une amitié profonde et sincère. Trop peut-être. Après une soirée au cinéma où il se fera humilier par Matt Deviers, son bourreau du lycée, Vincent tentera d'embrasser la jeune fille en avouant un amour sans réciprocité pour Elina. Fuyant la soirée, Vincent exprimera son envie d'en finir à son journal, regrettant de ne pas avoir étripé le beau Matt, avant de s'ouvrir les veines et de répendre son sang entre les pages arrachées. Pourtant, le lendemain, Vincent se réveille sans une égratignure, tandis que le journal local annonce la mort d'un jeune éphèbe qu'il ne connaît que trop bien. Le journal a retrouvé son aspect d'origine, et entre les lignes ces quelques mots : " J'espère que tu sauras apprécier ". Quelque chose semble avoir pris possession du livre, une force vengeresse prête à tout pour qu'aucun obstacle ne gêne Vincent dans son unique but : Elina.

                      One Final graven Kiss : Un groupe de voleurs spécialisés dans le cambriolage de luxe s'introduisent dans un manoir que les propriétaires abandonnent chaque nuit. Guidés par leur leader Ethan Hope, les cambrioleurs vont être confrontés à une demeure vivante, remplie de souvenirs et de trésors pour le moins particuliers. Le plus précieux d'entre eux en fera même perdre sa tête à Ethan. En effet, Laura, la fille cadette des châtelains, alitée pour "malnutrition" priera pour que l'homme qui s'introduisit dans sa chambre revienne chaque nuit partager ses conversations, dut-elle livrer aux cambrioleurs les moindres secrets du manoir. Ethan devra affronter les foudres de son frère qui ne voit qu'un endroit habité par le diable. Mais l'appât du gain réveillera le groupe qui retournera plusieurs nuits entre les murs hantés de la demeure pour piller jusqu'à ses dernières richesses. Et ce jusqu'à ce que la famille de Laura  convit ce groupe au bord de la dissolution à un dîner... Combien échapperont aux griffes du manoir et de la famille Déjulii ? Il y a-t-il seulement un espoir pour Ethan Hope ?

                      Född Förlorare : Alors que tout espoir de combler sa famille semble avoir disparu, Adam pense que la seule manière de s'en sortir est de commettre quelques sombres projets qui pourraient bien le tirer d'affaire. Mais le braquage qu'il avait organisé ayant parfaitement échoué, Adam, abattu par les forces de l'ordre tombe à terre, laissant une veuve et un orphelin. Son esprit se retrouve dans le Palais du Jugement à mi chemin entre l'Enfer et le Paradis. Suivi par sa conscience qui tente de le résonner, Adam défiera les juges qui l'enverront sans procès aux enfers. C'est dans les flammes qu'Adam devra renouer avec un passé enfoui, et laisser éclore la bête qui est en lui. Guidé par le démon Moloch, il devra traverser les cercles infernaux pour se forger une identité démoniaque. Qui est cet enfant du monde du milieu qui invoquera Baal Adama, l'obligeant à retourner sur terre ? Dans quel but ? Un lien semble exister entre le petit Roy et la bête...

      Anecdotes et explications : Il fut autrefois est composé de plusieurs parties très espacées dans le temps. En fait, je cherchai uniquement à poursuivre une liste de contes que j'écrivai sans m'imposer le moindre rythme. Très vite, je me laissai emporter par ces histoires que je peaufinai un peu plus chaque jour et décidai d'en garder une trace matérielle. Donc, après des heures de mise en page, je m'offrais les services d'un imprimeur afin de faire sortir le livre à mon compte. Chacune de mes histoires devait porter le titre d'une chanson du groupe Metallica. Je gardai l'idée pour les deux premiers textes, et offrit au troisième celui d'un morceau instrumental de Cradle of filth ( quoi de plus naturel pour une histoire de vampire ? ). Pour l'histoire finale, je cherchai un titre déprimant. Un titre significatif, sans issue possible. C'est donc tout naturellement que je me tournai vers le groupe Shinning et son titre Född Förlorare que l'on peut traduire par " né perdant, ou encore bon à rien "...
      Chaque " héros " de mes histoires m'est inspiré de gens parfaitement réels. Pour chacun d'entre eux, je me suis inspiré de leur presence, leur attitude, mais aucunement de leur caractère. Aussi, il peut y avoir des amis, de la famille, comme de parfaits inconnus. Il me suffit de regarder quelqu'un pour qu'une histoire se couse d'elle même autour de la personne. Cette méthode influt encore mon travail.
      En revanche, mon entêtement et mon impatience ont eu raison de la qualité du produit fini. Le texte final comporte encore de nombreuses fautes d'étourderies, et quelques corrections inachevées. Cependant, les critiques encourageantes m'ont poussé à persévérer dans l'écriture, et à devenir bien plus vigilent et exigeant qu'à mes débuts. 
      Il fut autrefois reste aujourd'hui ma première fierté c'est pour cette raison que je suis allé au bout de mon projet. Il ne tient qu'à moi d'en accomplir bien d'autres.

      Extraits :  Enter Sandman Lucile ne put s’empêcher de voir en ce garçon entouré d’or, une sorte de représentation divine.
Le Marchand de Sable perdait de la hauteur à mesure qu’il ramenait les bras le long de son corps. Une fois au sol , il y eut une explosion sourde et tout le sable d’or avait disparu , laissant derrière lui une vaste poussière ni aveuglante, ni étouffante, qui s’évapora presque aussitôt.
Le jeune homme sourit et demanda :
- Vous avez du mal à croire en la magie ?
- Non… enfin si… euh non… je veux dire… « reprends-toi Lucile » pensa-t-elle, toujours ébahie devant ce spectacle.
- Je veux dire, jusqu’à ce soir, pas tellement. Mais après ça, je veux bien croire en toute forme de magie que vous voudrez…
Un petit rire s’échappa de la bouche du Marchand de Sable et il ajouta :
- Connaissez vous l’histoire d’Ulysse, Roi d’Ithaque ?
D’un air surpris, la demoiselle répondit :
-Oui… plus ou moins, j’ai dû l’étudier au collège mais… enfin, pourquoi cette question ?
Le jeune garçon écarta légèrement sa cape, découvrant une large gamme de petites bourses de cuir suspendues sur le côté de sa ceinture. Il en saisit une, l’ouvrit et versa le contenu dans sa main gauche. Un sable brillant couleur rose bonbon s’écoula pour former une petite
pyramide aux creux de celle-ci. Il souffla délicatement dessus, et les grains dessinèrent alors un ruban qui virevoltait dans les airs, entourant d’abord le garçon, puis Lucile, pour enfin s’échapper par la serrure de la porte de la chambre.
- Cela aidera vos parents à faire de beaux rêves et nous ne serons pas dérangés.
- Vous contrôlez les rêves ? demanda timidement Lucile.
- Oh non, je n’ai pas cette prétention. Disons simplement que je les guide, rose pour les rêves, noir pour les cauchemars. Le sable connaît son chemin et ensuite, nous laissons oeuvrer l’imagination de chacun, dit-il en souriant.
- Êtes-vous prête ?
Lucile ne savait plus ce qu’elle ressentait à ce moment précis, de l’étonnement, de la surprise, un peu de crainte… mais Dieu que c’était bon. Tremblante d’excitation, elle demanda :
- Prête ? Mais prête pour quoi ?
- A vivre une expérience hors du commun chère Lucile. Il désigna du doigt le lit de la jeune fille.
- Je vous en prie, installez-vous confortablement…
Ce que fit Lucile sans sourciller, écrasant son oreiller contre sa poitrine.
D’un mouvement rapide et fluide, le Marchand de Sable se débarrassa de sa cape, la faisant passer par dessus ses épaules, libérant alors un courant d’air qui éteignit les bougies, plongeant
de ce fait la pièce dans l’obscurité la plus totale.
Le coeur de Lucile battait si fort qu’elle arrivait à sentir son pouls jusqu’aux extrémités de ses doigts.

                  The Memory Remains Comme tous les matins depuis trois ans, Vincent va prendre un plateau composé d’un café et d’un croissant dans la petite cafétéria du centre commerciale située à deux pas de son lycée.
Comme tous les matins depuis trois ans la serveuse met plus de dix minutes avant de prendre sa commande, parce qu’elle ne s’intéresse pas à Vincent, d’ailleurs, personne ne s’intéresse à lui et il le sait.
Légèrement plus rond que la moyenne, au physique n’entrant pas dans une futile normalité, Vincent est du genre à s’asseoir à la place assombrie par une ampoule grillée et à faire profil bas lorsqu’il marche. Cela étant, même au centre d’une pièce pleine à craquer de ses semblables, il n’est pas là. Comme un spectre perdu parmi les vivants. Les chaos de la vie et les brimades incessantes ont eu raison de l’enfant joyeux qu’il était jadis, le rendant hermétique à toute forme de sociabilité quelle qu’elle soit. S’en suivirent une dépression et une thérapie aussi longues que difficiles auprès d’une psychologue qui a su avec énormément d’attention, l’écouter et lui donner le temps nécessaire vers une voie de guérison, le tout sous le regard bien lointain de parents totalement absents.
Pour ce faire, le docteur lui confia dans un
premier temps trois cahiers de couleurs différentes : le rouge pour les moments de colère, le noir pour ceux de tristesse et le bleu pour les joies. Le but étant d’inscrire sur ceux-ci chaque émotion qui parcourait le jeune homme et de les ranger chacune à une place, afin de « remettre en ordre » ce puzzle qu’était devenu le cerveau de Vincent.
Au fil du temps, et d’efforts, Vincent abandonna ses cahiers pour se constituer un journal intime dans lequel il attribua des couleurs pour chaque protagoniste entrant dans son existence ( si peu nombreux soient-ils ).
D’ailleurs, lorsqu’il est penché sur son journal, plus rien ne semble exister pour lui, comme si sa main et ses stylos étaient en symbiose et que toutes ses pensées coulaient de son sang pour se matérialiser en suite de mots, encrés sur les pages blanc crème.

                  One Final Graven Kiss Quant à nous, c’est avec une appréhension grandissante que nous pénétrions dans l’épaisse forêt, traçant un chemin du faisceau de nos lampes.
Au début, notre progression fut plutôt aisée. Enfin… jusqu’au moment où nous arrivâmes à un croisement où nous fûmes contraints d’éteindre toutes lumières sur ordre de Geoffrey.
- A gauche toute, vingt pas environ, chuchota-t-il.
Vingt pas qui nous menèrent à une petite cabane de bois ressemblant fortement à un tipi recouvert de feuilles mortes. Le maigre abri était bien trop étroit pour tous y loger, mais sérés de la sorte, nous oublions les lames glacées du vent qui nous fouettaient le corps.
- Ok… et maintenant ? demandais-je à mon frère.
- Pile dans les temps ! Geoffrey venait de dégainer sa montre et ajouta :
- Maintenant, tu ne bouges pas et tu regardes par là. D’un doigt tremblant à cause du froid, il désignait un épais grillage, au loin… si loin, qu’il me fallut plisser les paupières afin d’ajuster ma vue. Mais à peine avais-je eu le temps de m’habituer à l’obscurité qu’une chose étrange se
produisit. Devant nous, le grillage s’ouvrit dans un fracas de chaîne et un horrible grincement de gond.
- Ils arrivent… murmura notre guide nocturne.
En effet, lorsque la grille fut complètement ouverte, l’on vit sortir un carrosse noir tiré par quatre chevaux. A l’intérieur de celui-ci brillait une faible lueur semblable à des flammes d'une bougie, lesquelles déformaient aux rythmes des chaos de la route les trois silhouettes qui siégeaient en lui.
- Merde, vous avez vu comment se tiennent les conducteurs ? leurs fis-je remarquer.
- Je n’y avais pas prêté attention jusque là , mais on dirait qu’ils… dorment !!! répondit mon frère.
- Ou qu’ils sont morts… regarde, on dirait qu’ils sont maintenus par des cordes !!! Juste après avoir fini ma phrase, j’aperçus Sylphide se signer. Elle tremblait non plus de froid mais de peur aurait-on dit. Et sa phrase confirma mes craintes…
- Il y a quelques chose d’anormal ici. Je le ressens au fond de moi, cette forêt ne nous veut pas, je peux entendre le murmure des arbres. Ils nous mettent en garde…
Le carrosse venait de disparaître et j’appuyais avec foi ce que venait de dire Sylphide.

                  Född Förlorare Le passage du monde d’en bas vers l’extérieur ne fut pas sans mal pour le démon. Le voyage semblait le déchirer alors qu’il ressentait ce que pouvait subir un condamné à l’écartèlement. Ses
membres s’allongèrent sans pour autant se rompre et quelques secondes plus tard qui lui parurent une éternité, Baal Adama se retrouva flottant dans les airs d’une pièce éclairée à la bougie.
En dessous de lui, un jeune garçon était agenouillé devant une planchette de bois sur laquelle était dessinée tout un tas de lettres et de chiffres.
- Roy, que fais-tu dans la cave ? le petit garçon sursauta et répondit d’une voix enfantine :
- J’arrive maman !!! dit-il en soufflant sur la flamme de la bougie pour l’éteindre, laissant son matériel en place.
Quelque chose cependant troublait le démon. Les voix qu’ils entendaient ne parlaient pas sa langue, mais il comprenait absolument tout sans pouvoir l’expliquer.
- Suivre le garçon… se dit-il. Rien n’y faisait, il était bloqué là, comme prisonnier d’une force magnétique.
Bien qu’il soit un être démoniaque, il était condamné sur le plan terrestre à vivre au rythme linéaire du temps. Il dut donc attendre trois jours que le jeune garçon se décida à revenir jouer avec sa planchette…
Installé comme auparavant à la lueur d’une bougie, Roy s’installa face au rectangle de bois et recommença son rituel.
- Je cherche à entrer en contact avec mon grand
-père. Grand père es-tu là ? demanda le garçon à mi voix.
Baal Adama regardait la scène de haut avec un intérêt particulier pour l’objet sur lequel Roy avait placé ses doigts. De sa main griffue qu’il posa également sur la goutte, il tentait de faire dévier celle si sur le « oui » gravé dans le bois, sans grande conviction.
Mais à la surprise toucha autant l’enfant que le démon, puisque le triangle de bois glissa jusqu’à son objectif.
- J’ai réussi !!! J’AI REUSSI !!! hurla l’enfant en courant hors de la pièce tandis que le démon lui sommait de revenir d’une voix ténébreuse, pourtant imperceptible pour le garçonnet.

      Quelques exemplaires restent à disposition, 
Dani Karrde

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