Histoires et autres facéties d'une comtesse sans visage

      Synopsis : Histoires et autres facéties d'une comtesse sans visage  plonge l'auteur au cœur d'une malédiction. Pour être entré dans son repère abandonné et avoir soulevé son passé, le fantôme d'une comtesse impose à celui-ci de lui raconter une histoire. Mais pas n'importe quelles facéties. C'est sa propre vie qu'il devra livrer, faute de quoi la comtesse s'emparera de quelque chose qui lui est cher. Un lourd prix à payer pour quelqu'un qui n'écrit que par passion et dont la vie si monotone ne vaut d'être contée. Jusqu'à ce que...


Un véritable secret se cache derrière
cette image...

      Anecdotes et explications : Pour ce livre, je voulais faire un autre recueil de contes qui serait une suite direct de Il fut autrefois. Il devait comporter cinq histoires plus ou moins longues et se suivre les unes les autres sans qu'elles aient un quelconque rapport entre elles. Puis l'idée d'en faire une sorte de livre raconté par un croque-mort ressemblant au personnage de King Diamond germa quelque part dans ma tête, et serait un bel hommage à une série des années 90 que j'adorais étant gamin : Les contes de la crypte. Il devait raconter les histoires en suivant le principe d'une galerie de portraits dans un château maudit, et bien que le plan du livre commençait à se dessiner sur papier bristol, je décidais de laisser mon croque-mort au fond de son château pour faire raconter ces contes macabres à une femme, une comtesse. Mais petit à petit j'abandonnais l'idée ô combien simpliste de faire une suite de contes pour transformer ceux-ci en un véritable jeu de rôle... 
      Tout d'abord, je décidais d'écrire une histoire semie autobiographique qui lierait chacune des histoires, un peu à la manière d'un jeu de rôle. Des contes dans un conte en quelque sorte. Ensuite, pour continuer sur l'idée du jeu de rôle, j'écrivis le " fil rouge " à la première personne en incluant tout un tas d'anecdotes, de lieux et de personnes qui m'entourent en y mêlant le vrai comme le faux, de sorte que le lecteur se demande constamment ce qui est de la biographie ou du conte ( à l'exception évidente des phénomènes paranormaux évoqués dans l'histoire et du personnage d'Aleixo qui relèveraient dans leur cas précis d'une mythomanie intrigante de la part votre serviteur... ). Certaines seront cependant dévoilées dans l'introduction.
      Durant tout le livre, jamais je nommerai l'auteur comme étant " Dani K " afin de véritablement garder l'aspect jeu de rôle du projet, pour que chacun puisse s'approprier chaque histoire présente entre les pages de Histoires et autres facéties d'une comtesse sans visage.
      La couverture actuelle recèle un secret qui, aussi étrange que cela puisse paraître, conclut en fait le lot de mystères que contient le livre. il s'agit de la toute dernière énigme imaginée pour ce livre alors qu'elle est la première que vous verrez... Je ne dirai rien de plus à son sujet ( mais consent à le dévoiler contre un bon verre de whisky par exemple... ) 

      Extraits :
                    Histoires et autres facéties d'une comtesse sans visage :

Ce fut par un matin d'automne que tout débuta, dans un petit village près de Poitiers, que je prendrai le soin de ne pas nommer pour ne pas affoler les habitants sur ce qui se cache à quelques pas de leur petite vie bien rangée.
Mes pas devaient me conduire à un point qui m'échappe totalement aujourd'hui, mais ce que je trouvai ce jour là valait n'importe quelle destination.
Novembre allait bientôt s'éteindre et emporter avec lui un nombre incalculable de feuillage roux et or disséminé sur le sol, gémissant dans un craquement sec sous le poids de mes talons. La brume s'élevait des champs et l'humidité de l'air s'engouffrait en moi à chaque inspiration, irritant ma gorge de ses particules.
Un paysage de campagne somme toute banal pour qui ne cherchait pas à se laisser porter par la magie de l'imaginaire. Dans ce chaos naturel, je devenais le personnage d'un film de la « Hammer ». Sur l'unique carrefour de mon chemin, il y aurait cette femme au teint spectral interprétée par Ingrid Pitt, vêtue d'une toge blanche transparente et prête à planter ses canines dans ma nuque. Ou bien étais-je accompagné des hommes les plus braves du village, une Winchester collée à l'épaule à traquer ce loup qui venait de dévorer toute une famille la nuit dernière.
Ces aventures en noir et blanc se dissipèrent lorsque la réalité me rattrapa, changeant le paysage qui m'entourait. Les arbres ne m'étaient plus familiers. Je ne reconnaissais pas le chemin habituel, ni le bois en bord de route. Pas même le béton qui formait un virage au bout duquel s'élevaient deux petites colonnes plates soutenant un grillage qui ne fermait plus depuis longtemps. L'entrée d'une demeure sans doute. Pas de barrière, juste un grillage en fil de fer tressé en carré assez large pour y glisser un bras entier faisait le tour de la propriété. Une boite aux lettres de couleur verte, sans nom ni numéro gisait sur le sol. J'aurais pu faire demi tour et reprendre ma route. Mais pour le passionné d'exploration urbaine que je suis, dénicher le Graal sans même le chercher s'avérait être une tentation bien trop forte pour que je lui résiste. Alors je m'engagea sur ce chemin de gravier.
Les arbres qui longeaient le sentier étaient symétriquement ordonnées. C'en était presque surnaturel. Le propriétaire des lieux avait, semble-t-il, dompté la nature par ce tour de force. Des deux rangées, le bois s'étendait à l'infini comme lorsque deux miroirs se font face. Pourtant, jamais je ne me sentis prisonnier.
La première structure à sortir de la brume fut un pigeonnier s'élevant à quelques mètres des flans de ce qui paraissait être une résidence moderne. Mais lorsque mes yeux se firent au climat, une maison noble du XIIième ou XIIIième siècle se dessinait progressivement sur le fond gris.

                 La retraite de Rémi De Constant :

L'attaque avait cessé, mais les fusiliers du sergent Rémi de Constant poursuivaient leur course dans un entrelacs de branches qui déchira les manteaux d'hiver et griffa les visages. François Duschenne dut faire demi tour pour arracher la bandoulière de son fusil qu'une branche squelettique venait d'arracher à son épaule tandis qu 'une force projeta Aymé devant tout le monde à une vitesse fulgurante. A moins qu'il ne s'agissait d'une pente que le soldat dut dévaler à toute berzingue sans parvenir à maîtriser tant sa trajectoire que sa chute, à dix centimètres d'un palis couché qui menaçait de lui transpercer le crâne.
Le pieu devant lequel avait chu le soldat faisait partie d'une clôture vermoulue qui entourait une petite maison. Une cabane, à vrai dire. Le panorama était de loin plus effrayant qu'un face à face avec les Russes. Il y avait autour de cette cabane isolée une atmosphère lourde, pesante, qui imposait le silence. Les rayons du soleil eux même n'arrivaient pas à se frayer un chemin à travers la densité du bois pour éclairer dignement le logis. Légèrement surélevée, il fallait emprunter un petit escalier rongé par l'humidité pour parvenir sur le pas de la porte.
Ravalant sa salive dans un bruit de gorge sonore, Rémi de Constant ôta son fusil de l'épaule pour le pointer devant lui, paré à tirer sur quiconque franchirait la porte.
  • Il me reste encore deux billets de logement, mon sergent. Peut-être que nous pourrions...
  • Chut !
Le doigt du sergent se posa sur les lèvres d'Anthoine sans jamais quitter la maison des yeux, juste avant de distiller ses ordres de la main. Elle dessina des formes dans l'air et envoya par ce geste Anthoine et Archambaud faire le tour du pâté de maison, Aymé et un autre petit gars posté à genoux prêt à faire feu pendant que son caporal et lui irait s'annoncer à la porte.
Un instant. Où était le deuxième tireur ?
François Duschenne posa sa main sur le trapèze droit du sergent avant le l'écraser de sa poigne, comme pour réprimer quelque chose de difficilement surmontable.
  • Ghislain n'a pas eu la même chance que notre compagnon, souffla-t-il d'une haleine putréfiée par la peur en désignant les arbres derrière lui.
Le sergent tourna délicatement la tête pour voir au loin, un fusilier dont il ignorait jusqu'à présent l'identité, la voix, voire même la présence gisait là, empalé sur le reste d'un tronc qui finissait en fourche et faisait ressortir les entrailles dégoulinantes du soldat par son dos. Rémi de Constant eut un haut le cœur en détournant les yeux, terrifié par la vue de ce brave aux yeux exorbités par la douleur, un filet de sang coulant au coin de ses lèvres.

                 Une nuit avec Roxy :

Après un petit silence, l'homme se reprit :
  • En fait, je ne sais pas si je fais bien de vous appeler. J'ai... j'ai peur qu'on se moque de moi ; non, plutôt j'ai peur qu'elle se fâche.
  • Attendez, Pascal. Je vais reprendre vos derniers mots et tenter de vous mettre à l'aise. Personne ici ne se moquera de vous. Vous savez, je suis black, et chacune de mes fesses dépasse du bord de chaise alors les moqueries je sais ce que c'est, dit-elle espérant déclencher les rires de ses auditeurs avant de poursuivre. Ensuite, vous venez de me dire qu' "elle " va se fâcher. De qui parlez-vous, Pascal ?
  • De ma femme, elle n'aime pas que je parle avec d'autres personnes de sexe féminin.
  • Ah, nous y voilà ! Vous avez donc besoin de nous parler d'un conflit au sein de votre couple, je présume ?
Pas de réponse.
  • Pascal ? Vous êtes toujours là ? interrogea Roxane.
  • Oui, pardon. J'ai cru l'entendre rentrer.
  • Vous avez vraiment l'air d'en avoir peur, dites-moi ? A-t-elle déjà été violente envers vous ?
  • Envers moi ? Non, jamais... répondit-il au grand soulagement de Roxane qui leva la tête pour s’apercevoir qu’Alexis avait l'air de s'ennuyer ferme en jouant avec un élastique.
  • Alors, pour que nous puissions vous apporter une aide par rapport à votre situation, peut-être vous faut-il nous raconter quelque chose qui se serait passée entre elle et vous ?
Le silence de Pascal qui s'imposait entre chaque question posée par l'animatrice devenait habituelle dans cette conversation. Il n'était donc pas étonnant pour elle de devoir attendre un peu avant que l'homme ne se lance :
  • Je... j'ai rencontré ma femme sur internet, en réalité. Parce que... parce que depuis tout petit j'ai du mal à tisser des liens concrets avec les gens. Surtout avec les filles...
  • Voilà déjà un élément qui peut expliquer bien des choses, Pascal. Ce que je veux dire par là, c'est qu'internet est bien souvent le refuge de gens qui sont dans une forme de détresse, et d'autres se permettent d'en jouer. Il faut vraiment que tout le monde se rendent compte des dégâts que peut faire internet. Vous voyez où je veux en venir ?
  • Oui, je crois. Sauf que là, c'est moi qui l'ai choisie...
  • Vous voulez dire que vous avez fait le premier pas ? demanda Roxane.
  • Non, je l'ai choisie. Sur un catalogue.
Les deux collègues se regardèrent avec des yeux écarquillés, à s'en bloquer les paupières.
  • Vous... vous l'avez choisie sur un catalogue ? s'étonna l'animatrice tandis qu'Alexis se prit la tête dans les mains, d'exaspération.
  • Putain, on les collectionne... murmura-t-il.
  • Oui, sur un site américain de vente par correspondance, répondit Pascal, un peu honteux.
  • J'ai peur de ne pas vraiment vous comprendre. On peut acheter des femmes sur les sites internet maintenant ? demanda Roxane.
  • Ce n'est pas une femme au sens où vous l'entendez. C'est une poupée. Une poupée grandeur nature que l'on appelle une Dream Doll.
                 Du sang sur les pages :

Éclairé par la faible lumière de la chandelle, le livre allait lui révéler tous ses secrets. Le jeune homme posa le recueil sur son bureau afin de l'étudier plus en détail. La couverture souple tachetée de brun était cousue en points de croix, et lorsque Gabriel en caressa la tranche, des sortes de poils rugueux lui offrirent une curieuse sensation au creux de la paume. Il l'ouvrit. Les pages, aussi agréables au toucher qu'une bande de toile émeri, laissèrent le jeune homme perplexe sur leur utilité réelle. Pouvait-on vraiment écrire dessus ? Il allait vite le savoir. La pointe du stylo posée sur la page graveleuse formait un véritable parcours du combattant pour l'encre qui bavait de partout.

Journal de Gabriel D.

  • On dirait l'écriture d'un enfant de sept ans, murmura Gabriel lorsque son regard se posa sur ces quelques mots.
Peut-être pourrait-il corriger cela en effaçant l'encre fraîche de sa main. Mais la friction qu'il exerça sur la page lui écorcha la main, libérant quelques perles de rubis comme une ligne verticale de pointillés. Gabriel pesta d'avoir sali son précieux livre. Mais lorsqu'il saisit un mouchoir pour en absorber le sang, la page du livre absorba celui-ci, comme pour s'en nourrir.
  • Qu'est-ce que cela veut dire ?
Il tourna la page suivante, puis l'autre, et encore une autre. Plus une trace de l'incident ne subsistait. Le papier avait bu le breuvage comme un soiffard des rues engloutit sa piquette.
Était-ce la fumée de la chandelle, ou l'odeur du livre qui imprégna la pièce qui lui tournait la tête ? L'estomac du jeune homme se souleva si violemment que tout son dîner fit machine arrière, pour finir au fond de sa corbeille à déchets. Les hauts le cœur ne cessèrent que lorsque Gabriel enferma à nouveau le livre dans son tiroir et ouvrit la fenêtre, laissant l'air glacial chasser l'odeur de putréfaction.

                 Dîner avec le diable

Afin de ne pas spoiler la fin du livre et son dénouement, je ne peux saisir ici d'extrait sans ne rien dévoiler. 

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